Stratégie régionale de lutte contre le trafic de drogues

Face à la recrudescence des violences liées au trafic de stupéfiants et à ses conséquences sur la sécurité publique, la Région de Bruxelles-Capitale a mis en place une stratégie régionale en avril 2024.

Cette stratégie a été concrétisée par l’arrêté du Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale du 2 avril 2024, qui instaure un ensemble de mesures de police administrative  destinées à prévenir les nuisances et à rétablir l’ordre public face aux débordements de violence observés sur le territoire régional. Initialement prévu pour 6 mois, cet arrêté a ensuite été prolongé afin de renforcer l'action publique face à ce phénomène.

Sous l'impulsion du Conseil Régional de Sécurité (CORES) et pilotée par safe.brussels, la stratégie régionale repose sur une approche globale et multidisciplinaire, combinant sécurité, prévention et vie de quartier. Rompre le cycle de la violence, limiter les impacts du trafic de drogues et y apporter des réponses efficaces et durables nécessitent la mobilisation de tous les niveaux de pouvoirs, des communes et de la Région jusqu'aux autorités fédérales.

Une gouvernance adaptée 

La mise en œuvre de cette stratégie repose sur une structure de gouvernance coordonnée, impliquant tous les niveaux de pouvoir : 

• Le Conseil Régional de Sécurité (CORES) élargi permet la concertation entre les différents niveaux de pouvoir. Il détermine les priorités stratégiques et assure une cohérence des actions.
   

  
   

• La Cellule de Sécurité Régionale (CSR), sous la coordination de safe.brussels, veille à l’exécution et au respect de la stratégie régionale par les différentes task-forces locales. 
   

  
   

• Les Task Forces Locales (TFL), sous la direction des bourgmestres, sont composées d'acteurs communaux et régionaux, qui mettent en place les plans d'action en fonction des besoins spécifiques du lieu, avec des ajustements basés sur l'évolution de la situation.
   

  
   

Chaque taskforce locale est responsable de l'application des trois axes de la stratégie régionale dans chaque quartier sensible identifié: sécurité, prévention et vie de quartier. 
 

Une stratégie coordonnée

L'approche adoptée repose sur une combinaison d'actions de sécurité, de prévention et d'amélioration de la qualité de vie des quartiers touchés. 

Dix-sept hotspots prioritaires ont ainsi été identifiés en concertation avec les services de police et les bourgmestres. Pour chacun d'eux, une taskforce locale a été mise en place par les bourgmestres concernés afin d'assurer une action coordonnée et adaptée aux spécificités de chaque zone.
 

Sur le terrain, dans les hotspots, cette stratégie s'est notamment traduite par :

• Une occupation du terrain par des patrouilles de police renforcée aux heures critiques 
• Des actions judiciaires ciblées contre le deal de rue et les réseaux de distribution.
• Un renforcement des contrôles d'identité et des restrictions sur la vente et la consommation d'alcool, notamment aux abords des écoles et des lieux sensibles.
• Une extension des horaires des services de prévention et un renforcement du maillage social pour soutenir les personnes en situation de vulnérabilité.
• L'organisation d'activités culturelles et communautaires pour encourager la réappropriation de l'espace public et renforcer le lien social.
• Amélioration des infrastructures : création de lieux de collecte de déchets, réparation rapide du mobilier urbain et de l’éclairage public.
• Évacuation des mobiliers utilisés par les dealers afin de limiter les points de fixation du trafic.

En parallèle, safe.brussels a également lancé une grande campagne régionale de sensibilisation aux dangers des stupéfiants : DOPE TALK qui a permis d’informer et de sensibiliser les jeunes aux risques liés à la consommation de drogues grâce à la collaboration d’influenceurs.
 

Une évaluation à 6 mois

Depuis sa mise en place en avril 2024, la stratégie régionale drogue a fait l'objet d'un suivi régulier afin d'évaluer son efficacité et d'adapter les mesures en fonction des évolutions observées sur le terrain. Cette évaluation repose sur une approche qui intègre les retours des zones de police, des autorités communales et des acteurs de terrain impliqués dans la gestion des hotspots identifiés.

La création d'une Cellule "Ordre Public" au sein de safe.brussels, composée de trois agents chargés du suivi opérationnel et de l'évaluation des actions entreprises, a notamment permis de développer une méthodologie d’évaluation spécifique pour mesurer l’impact de la stratégie et affiner son approche. Cette méthodologie repose notamment sur :

• La création de  " fiches hotspots " permettant d’analyser les évolutions spécifiques de chaque zone identifiée.
• Un premier bilan des actions engagées en matière de sécurité, de prévention et de réaménagement urbain.

En 2024, safe.brussels a également organisé une série de prises de contact avec les bourgmestres des communes concernées afin de partager les résultats de cette pré-analyse. Ces rencontres ont permis d'affiner l’approche de la SRD en tenant compte des spécificités de chaque territoire.

L’évaluation à 6 mois a également mis en évidence l’évolution de certains hotspots :

• Apparition de nouvelles zones sensibles nécessitant une surveillance accrue et l’activation de nouvelles taskforces locales.
• Diminution des nuisances dans certaines zones, permettant un allègement progressif des mesures de contrôle et une transition vers des actions de réhabilitation urbaine et de soutien social.

L’adaptabilité de la stratégie est essentielle pour garantir son efficacité à moyen et long terme.
 

Une phase de consolidation 

L'étape suivante consiste à renforcer les actions engagées et à pérenniser les avancées obtenues. Il est essentiel de poursuivre les actions menées par les Task Forces locales, tant en matière de sécurité, de prévention que de gestion de la vie de quartier. 
L’accent sera particulièrement mis sur la pacification des "hotspots" et sur la transition d’une gestion d’urgence vers une approche plus durable à moyen et long terme. 

Cela passe notamment selon les acteurs de terrain par : 

• Le renforcement de l’accompagnement des Task Forces locales, avec l’harmonisation des méthodes et une meilleure articulation entre les différents niveaux de pouvoir.
• L’intensification des dispositifs d'éclairage public et de vidéosurveillance dans les zones identifiées comme prioritaires.
• La rénovation et l’aménagement des espaces publics pour limiter les zones de repli du trafic et favoriser leur occupation par les habitants.
• La mise en place d’un programme de réinsertion socio-professionnelle à destination des jeunes vulnérables afin de leur proposer des alternatives concrètes au trafic de stupéfiants.
   

Une approche durable 

Lutter contre le trafic de drogues ne se limite pas à la répression. La stratégie régionale adoptée en avril 2024 par la Région de Bruxelles-Capitale intègre des mesures de prévention et de soutien aux populations vulnérables, afin d'agir sur les causes profondes du phénomène.

Cette stratégie ne peut être dissociée des réalités de terrain, notamment des défis posés par la consommation de substances dans l’espace public. Pour en savoir plus, découvrez notre analyse sur la consommation de crack en Région de Bruxelles-Capitale ici. 

Le succès de cette stratégie repose sur une mobilisation continue des niveaux fédéral, régional et local, garantissant ainsi une approche coordonnée au service de la sécurité  et de la qualité de vie des Bruxellois. Unis, les autorités travaillent quotidiennement afin de permettre à tous de vivre Bruxelles en toute sécurité.