Olista, qu’est-ce que c’est ?
Olista c’est le centre VIF porté par la région bruxelloise. Le centre se veut, à terme, être le lieu de référence dans :
• La prise en charge des victimes ;
• L’information et le renseignement des professionnels.
La prise en charge des victimes sera holistique. Elle entend répondre à tous les besoins qu’une victime de VIF peut rencontrer sur son chemin de reconstruction. Grâce à ses nombreux partenaires, le centre pourra répondre aux besoins suivants : soutien juridique, psycho-social, administratif et médical.
Ensemble, les partenaires chercheront les meilleures façons d’agir pour aider les victimes, pour collaborer et par la réalisation d’un plan d’action commun, unir leurs efforts pour être plus efficaces et efficients.
En mai 2018, à l’initiative de la Zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles, du parquet néerlandophone de Bruxelles et du Coordinateur régional VIF d’equal.brussels, un groupe de travail est créé afin d’examiner les opportunités d’amélioration de la collaboration et d’échange d’informations entre les différents secteurs dans le traitement des cas de VIF complexes.
Depuis septembre 2021, safe.brussels coordonne – avec l’appui technique et en concertation avec equal.brussels – le groupe de pilotage du projet pilote d’approche intersectorielle des VIF en Région de Bruxelles-Capitale, dénommée ci-après plateforme intersectorielle VIF.
Ce groupe réunit des partenaires issus de différents secteurs : police, parquet (sections francophone et néerlandophone), Maisons de justice (francophones et néerlandophones), services sociaux, services juridiques et de santé spécialisés régionaux et communautaires (francophones et néerlandophones) et acteurs associatifs spécialisés dans l’accompagnement de victimes et des auteurs.
La volonté est de créer un espace physique où les victimes de VIF pourront trouver tous les services dont elles ont besoin et obtenir les outils nécessaires. Olista intègrera la plateforme intersectorielle VIF et étendra les services offerts aux victimes.
• 1er trimestre 24 : ouverture du Centre VIF (phase pilote accessible uniquement via les partenaires).
• 2025 : ouverture au public.
Objectifs du projet
L’objectif de ce projet collaboratif est de mettre sur pieds un processus et des outils pour la concertation.
A long terme, le projet vise la prévention de la violence intrafamiliale et la réduction de son impact individuel et sociétal grâce à une coopération intersectorielle intensive.
Pour cela, le projet vise deux objectifs principaux :
• Elaborer un processus de collaboration structuré pour le traitement intersectoriel des cas de violence intrafamiliale ;
• Mettre en place un espace physique qui sera un centre inter- et multidisciplinaire d’accueil des victimes.
L’approche et la prise en charge des situations de VIF reposera sur le cycle de la violence
L’approche et la prise en charge des situations de VIF reposera sur le cycle de la violence
En savoir plusLe cycle de la violence conjugale tente de dégager les processus répétitifs liés à la violence entre partenaires. Ce modèle explique en partie comment la victime est amenée à rester/retourner avec l’auteur.e malgré ce qu’elle subit dans la relation.
Ce cycle est composé de 4 phases distinctes qui s’enchaînent et forment une boucle de répétition dont l’intensité augmente au fil du temps, avec des violences de plus en plus marquées ainsi qu’un rythme qui peut s’accélérer.
Sur le schéma ci-dessous, vous trouverez le point de vue de la victime et de l’auteur.e pour chacune des 4 phases du cycle. La victime est représentée par la couleur verte, l’auteur.e par la couleur rouge.
Phase 1 : Le climat de tension
Du côté de l’auteur.e : tensions initiées par la personne violente à travers divers signaux (silence lourd, regard menaçant, irritation, augmentation des conflits, impatience de plus en plus présente, mise en avant des erreurs…).
Du côté de la victime: tentatives d’apaiser le climat de tension, de faire diminuer la pression. Elle doute d’elle-même et de ses capacités, elle craint de contrarier son.sa partenaire.
Phase 2 : L’explosion
Du côté de l’auteur.e : passage à l’acte en usant de comportements violents (verbaux, physiques, psychologiques, économiques, sexuels…) avec ou sans aide d’objets afin de libérer la tension qu’il.elle ressent.
Du côté de la victime : sentiments de peur, de honte, d’humiliation, d’injustice, de tristesse, de désespoir… Elle est désemparée.
Phase 3 : Les justifications
Du côté de l’auteur.e : discours visant à le.la déresponsabiliser de ses actes. Il.elle se justifie de diverses manières (minimisation, renvoi vers l’extérieur – « Tu n’avais pas à… », « C’est toi qui m’as mis.e à bout », « Je suis trop sensible »…)
Du côté de la victime : elle doute de ses propres perceptions et accepte les justifications de l’auteur.e. Elle se remet elle-même en questions, se sentant responsable de la violence subie. Elle croit que si elle change de comportement, la violence cessera. Elle peut aussi vouloir aider l’auteur.e à changer.
Phase 4 : La lune de miel
Du côté de l’auteur.e : il.elle se calme et exprime ses regrets. Il.elle fait des promesses et des cadeaux visant à se réconcilier avec la victime, ou bien il.elle tente de la culpabiliser en menaçant de se faire du mal (« Je vais aller voir un psy », « C’est la dernière fois » « Je vais me suicider si tu pars »…). Souvent, le contexte de rencontre du couple sera évoqué afin d’appuyer le lien privilégié existant entre les deux partenaires.
Du côté de la victime : le calme retrouvé l’apaise, elle espère un changement ou que les choses redeviennent comme avant, donc elle donne une chance (supplémentaire) au.à la partenaire. Elle peut aussi le.la soutenir, ou bien changer ses propres habitudes pour répondre à ses attentes.
Olista offrira trois orientations:
Lorsqu’une situation de violences intrafamiliales lui sera soumise, une personne référente sera désignée. Après une analyse approfondie de la situation, grâce à la victime ellemême, aux partenaires impliqués, ainsi que d’outils de détection des risques, la personne référente optera pour l’une des orientations suivantes :
Réorientation
Le dossier n’est pas pris en charge par le centre et est renvoyé à la source avec des recommandations (actions à entreprendre, institutions à contacter) ;
Pôle psycho-médicosocial et juridique
Le dossier est pris en charge par le centre et orienté vers le pôle qui réunit des partenaires des secteurs associatif, médical, psycho-social et juridique.
Concertation de cas
Le dossier est pris en charge par le centre et orienté vers le pôle qui réunit le parquet, la police, les maisons de justice, et d’autres partenaires, issus de l’aide à la jeunesse et à l’enfance ainsi que du secteur associatif.
Dans ces deux dernières options, les professionnels se réunissent pour travailler de manière coordonnée autour d’une situation. La personne de référence est la référence autant pour la victime que pour les partenaires qui interviendront dans la prise en charge. Elle est chargée du suivi et de la coordination des actions entreprises par les partenaires avec et pour la victime. Sa situation extérieure lui permet de poser un regard général sur les collaborations mises en place et à intervenir au besoin pour permettre à la prise en charge d’être et de rester optimale.
La violence est un moyen utilisé pour assurer le pouvoir sur l’autre. Il s’agit d’un rapport de force dans lequel l’un est sujet et l’autre objet.
TEXTES LÉGAUX et documents stratégiques
Définitions des violences conjugales et intrafamiliales :
La circulaire des procureurs généraux COL3/2006 définit les VIF Lire ›
La circulaire des procureurs généraux COL 4/2006 définit, plus précisément, les violences dans le couple ou violences conjugales (VC) Lire ›
La convention d’Istanbul, ratifiée par la Belgique en 2016, définit plus largement les violences à l’égard des femmes dont les violences domestiques Lire ›
Documents stratégiques mentionnant l'importance d'une meilleure collaboration multidisciplinaire :
La Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique, faite à Istanbul le 11 mai 2011, ratifiée par la Belgique le 14 mars 2016 et approuvée par la loi du 1er mars 2016 (la « Convention d'Istanbul ») Lire ›
La Note-Cadre de Sécurité Intégrale 2022-2024 (la « NCSI ») Lire ›
La Déclaration de politique générale commune au Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale et au Collège réuni de la Commission communautaire commune, législature 2019-2024 (la « DPR ») Lire ›
Le Plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes 2020-2024 (Action 46) Lire ›
Le Plan global de Sécurité et de Prévention 2021-2024 (le « PGSP ») (Thématique 1, mesure 1.4) Lire ›
Etat des lieux des violences intrafamiliales en Région bruxelloise durant la pandémie de Covid-19. Mars-novembre 2020, Focus n°2 de l’Observatoire, février 2021 Lire ›
Le Plan d’action national de lutte contre toutes les formes de violence basée sur le genre 2021-2025 (le « PAN ») (Axe II) Lire ›
Contact
E-mail : olista@safe.brussels
Téléphone : 0490/68.63.81
Appels d'urgences
En Belgique, il existe deux grands numéros d'urgence :