L’usage des drogues et, de manière générale, le développement d’assuétudes entraînant des problèmes de sécurité constituent des enjeux importants pour la Région de Bruxelles-Capitale. Son caractère urbain, dynamique, dense, festif, et jeune en font un environnement où la consommation de drogues ou d’alcool et les impacts sécuritaires y afférents ne sont pas à négliger.
Selon l’Enquête Régionale de Sécurité 2018, 26% des résident∙e∙s bruxellois∙e∙s se disent souvent ou tout le temps gêné∙e∙s par l’alcoolisme en rue et 23 % par la consommation et le trafic de stupéfiants. Ces situations problématiques tangibles au quotidien peuvent avoir un impact sur la perception du cadre de vie et le sentiment de sécurité des citoyen∙ne∙s. Ces dernières années, les statistiques policières montrent une augmentation du nombre de faits enregistrés en termes de commerce (1541 faits en 2019, +28 % par rapport à 2015) mais aussi de détention (6479 faits en 2019, +18 % par rapport à 2015) de stupéfiants. Si ces chiffres dépendent fortement de la proactivité policière, des politiques de contrôle en la matière et doivent donc être interprétés avec précaution, ils sont néanmoins révélateurs de l’existence d’un marché de la drogue bien présent sur le territoire bruxellois. La production de stupéfiants comme le cannabis et les drogues synthétiques mais aussi les activités d’import-export (notamment de cocaïne et de cannabis en grandes quantités) démontrent quant à eux l’existence de réalités locales qui contribuent à renforcer l’offre.
Le lien entre ces phénomènes et d’autres problématiques de sécurité sont bien sûr à considérer comme des points d’attention. C’est notamment le cas de la conduite sous influence, dont les chiffres, entre 2015 et 2019, présentent une hausse considérable (3905 infractions routières liées à l’alcool en 2019, +184 % par rapport à 2015 et 424 liées à la drogue, +57 % par rapport à 2015). De plus, la question des stupéfiants peut présenter des connexions avec différentes formes de violence et de trafic (cf. thématique « Trafic et fraude »).
Les problématiques liées à l’usage de drogues et aux assuétudes sont susceptibles de toucher tout type d’individu. Toutefois, les personnes en situation de précarité (sans-abris, sans papiers, sortants de prison) sont considérées comme un public particulièrement vulnérable, nécessitant des mesures adaptées comme l’amélioration de leur prise en charge (via par ex. la mise en place d’un centre intégré à bas seuil d’accès28) ainsi que les mesures permettant leur (ré)insertion sociale (dont l’accès au logement) ou socio professionnelle. Et si l’espace public en général doit être pris en compte, certains milieux comme les prisons, les écoles, mais aussi l’espace virtuel, constituent des lieux au sein desquels une approche adaptée et spécifique doit être développée.
Ces problématiques fragilisent la jeunesse de certains quartiers, qui subit directement et indirectement les effets collatéraux des trafics de drogues. Une attention particulière doit donc être apportée, en matière de sécurité et de prévention, aux mineur∙e∙s victimes de trafic de drogues. Les effets collatéraux du trafic contribuent également à la perception d’un sentiment d’insécurité diffus dans les quartiers où il s’opère, en produisant des nuisances sonores, des confrontations et en impactant la convivialité des espaces publics. Face à l’hétérogénéité que peuvent revêtir les assuétudes et, plus spécifiquement, la consommation de28 stupéfiants (prévalence, type, mode) et le commerce de ceux-ci, la prise en charge de ces problématiques doit inclure des mesures relevant tant de la prévention, de l’assistance, de la réduction des risques (amélioration de l’accessibilité aux centres d’accueil, formation adaptée aux équipes de terrain, diversification de l’offre), que de la (ré)insertion sociale et la répression. Des piliers identifiés comme essentiels à une politique cohérente en matière de drogues et d’assuétudes.
Stratégie
Les acteurs de la prévention et de la sécurité en Région de Bruxelles-Capitale et leurs partenaires développent leurs actions et projets pour répondre aux mesures suivantes :
Réalisations
Les partenaires
Appels d'urgences
En Belgique, il existe deux grands numéros d'urgence :